Nada Surf en live (@ Splendid de Lille)
Nada Surf à l'Entrepôt à Grenoble ce n'est pas une première. Mais contrairement à leur date de 1999, cette fois-ci, dimanche 13 octobre, c'est blindé. Environ 450 personnes se pressent devant la scène en attendant le groupe new-yorkais. En première partie, Elevate Newton'sTheory, formation grenobloise de pop rock rentre-dedans et Kaolin, pop française supra-mélodique. Première soirée du festival Rocktambules, il faut souligner que ce concert s'annonce être une véritable réussite. Elevate met vraiment la patate, les grenoblois nous livrent une pop énergique, où le jeu de scène est aussi bien travaillé (un peu trop ?) que les compos, le tout dans une ambiance délurée, intéressante et colorée ! Bravo spécial au batteur pour les levers de baguettes remarqués !! Elevate Newton's Theory va faire du bruit sur les scènes pop et dans vos oreilles... et c'est pour bientôt !
Un peu plus tard c'est Kaolin qui prend la relève avec une pop beaucoup plus calme... trop calme ? En tout cas c'est en berçant le public qu'ils ont conquis de nouveaux fans, en ce qui me concerne Kaolin reste un groupe sur lequel on tripe... dans son lit...
A 23h c'est Nada Surf qui monte sur scène. Bien que n'étant pas spécialement fan du groupe c'est tout de même bien agréable de les voir comme ça ! Chaleureux, souriants, déchaînés, ils comblent leur fans et surprennent les autres. Rien à redire quand aux nouvelles chansons. Bien que leur 3ème album soit bien plus suave et mollasson, il faut le reconnaître, que les précédents (High/low et The proximity effect) les trois de New-York réussissent avec admiration à donner toute l'énergie nécessaire... à enflammer le public. Le (long) set est bien homogénéisé entre les anciennes et les nouvelles compos avec "Blizzard of '77", "The way you wear your head", "Amateur", "Bacardi", "Ice box", "Inside of love", "Hi-speed soul", "Killian's red", "80 windows", "Stalemate", "Spooky", "Là pour ça", "Treading water", "Voices" et "Happy kids". Alternant les titres remuants et ceux un peu plus tranquilles, le concert se déroule sans problème malgré la chaleur et le monde. Les Nada Surf sont attentifs à leur public, heureux d'être revenus et aussi essouflés ! Premier rappel avec "Paper boats" et "Hyperspace", deuxième déchaînement général. Certains déçus réclament "Popular"... Les New-yorkais reviennent, pour refaire un titre joué au moins 1000 fois, rapidement mais avec le sourire "voilà la chanson sarcastique, et après on en fera une plus sérieuse !" Il s'agit de "Blonde on blonde" qui conclut admirablement le set.
Voià l'interview de Daniel (basse/chant) réalisée après le concert donc les propos peuvent sembler un peu décousus... c'est plus folklore et rock'n'roll n'est-ce pas ? En tout cas c'est un peu à l'arrache... bonne lecture et excuses pour les bizzareries ...
:=)
Alors pour commencer, quel est ton avis sur le concert de ce soir ?
Je sais pas... toi t'as trouvé ça comment ?
Bien !
Ben..voilà ! En fait c'est marrant car tu vois, on le fait pas si souvent mais hier soir on a vraiment fait la fête et on avait mal au crâne et c'était la folie... et aujourd'hui avant le concert on s'est dit... waaah ! (rires) mais tout s'est bien passé et on s'est vraiment bien amusés ! Les gens nous ont donné 200% et ça donne des forces... maintenant je ne vais plus dormir jusqu'à 7h du matin ! En plus c'était une super salle, tout sonnait bien...
En général vous avez plutôt un bon accueil...
Ben tu vois depuis qu'on a commencé à tourner c'est comme ça ! Ca m'a surpris, je ne m'attendais pas à ça. Avant de temps en temps on se disait là on va avoir des gens et là non... Là ça me réchauffe le cœur... [Entrepôt bondé, environ 450 personnes, la lutte pour fermer les portes de la salle !]
[ Là on apprend que l'interview sera écourtée, les Nada Surf n'ayant pas fini de ranger leur matos et devant quitter les lieux dans un quart d'heure ! Du coup l'interview prévue sera considérablement raccourcie ! ]
Nada Surf en live (@ Splendid de Lille)
Vous revenez avec Let go après une longue absence, quel est ton regard sur les deux premiers albums ?
Pour nous c'est une lente progression assez organique, mais c'est aussi normal, c'est l'acheminement normal de Nada Surf mais pas forcément linéaire.
Justement c'est bien ce qui a surpris, le changement de style avec cet album.
C'est ce qu'on voulait, quand on aura dix albums j'aimerais qu'ils soient tous différents les uns de les autres.
On a dit de cet album qu'il s'agissait d'une sorte d'hommage à des artistes que vous auriez beaucoup aimé...
Non je crois pas... [question dans l'eau, autant pour nous ! lol]
Sur quelle base alors se pose cette album ? quelles nouvelle influences ?
C'est très difficile tu vois d'expliquer ce qui nous a influencé... les chansons de cet album ont toutes courues le risque, jusqu'à l'enregistrement, d'êtres jetées, d'être oubliées... Même mastérisées elles risquent encore de se faire jetées de l'album. Le procès qu'on suit pour écrire les chansons est vraiment très très long... par exemple dès que la chanson nous fait penser à un truc qu'on connaît... quand ça fait trop Pixies on balance ! dès que ça nous semble trop évident... on jette..Mais on a gardé des petits clins d'œil ... par exemple à New Order.
Par exemple on a pu penser à Ash sur certaines parties...
Pas particulièrement ... mais c'est vrai qu'on a joué avec eux souvent, quand on était jeunes..eux ils faisaient n'importe quoi, ils se bourraient la gueule avant de jouer. Ils nous ont dit des trucs trop bizarres genre le chanteur " je dégueule toujours avant la cinquième chanson... et jusqu'à la septième.." (rires) C'est vraiment profond ce qu'ils racontaient... (rires) Un jour j'ai vu un truc sur eux à la télé et c'était différent, ils avaient des vraies chansons, propres et tout...
Et par rapport à votre esprit un peu "adolescent"
Quel esprit adolescent ?
...dans les textes, le coté "rock collège"
C'est vous qui le percevez ainsi parce que vous vous êtes adolescents ...
Oui mais au début de Nada Surf ?
Ben non on avait tous 30 ans ! j'en ai 35 alors...
Ouais mais on dirait pas, rien qu'à votre façon d'être sur scène par exemple...
Le truc avec l'âge... c'est qu'on a pas de vision unilatérale... une fois que t'as vécu un peu le temps marche en arrière... enfin tu crois pas ? On est toujours dans le présent, on revient pas en arrière même si tu as toujours l'impression que plus tard tu es obligé de changer ... quand t'as vingt ans tu pense qu'à trente tu ne te poseras plus les mêmes questions alors qu'en fait tu peux très bien toujours te les poser ! C'est ça qui est dingue... c'est un peu ça ce que veut dire Let go et ce que veut dire Nada Surf... tu dois accepter certaines choses, il y a des choses que tu peux changer, donc bosses sur ça et il y a des choses qu'on ne peut pas changer et celles là, "let go", tu les oublies ...
Justement avec cet album tu as l'impression d'avoir passer cela ?
On a toujours des choses qui nous préoccupent, la manière d'être, les relations... .C'est une base et ça a une influence sur tout le reste. On a vraiment des idées politiques très fixes.
Par exemple ... ?
Ne commence pas à me faire parler de ça ! (rires) Mais rien que sur les USA, le connard de Bush. Les gens nous demandent toujours comment cela se fait qu'on ne le mettent pas plus en avant dans nos textes car on est vraiment très engagés politiquement. C'est trop dur de dire à quelqu'un voilà la bonne manière de penser. C'est pas blanc et noir, il y a trop de gris.
Oui il a y trop de contexte qu'on ne connaît pas...
Tout à fait ! Il y a toujours des trucs louches... donc Nada Surf ne dira jamais cela mais plutôt "fait attention à ce que tu penses, check yourself", mets toi dans la situation des autres. Tu peux contrôler cela, je te dirais de prendre du recul.
Bon je crois que tu es pressé par le temps ?
Ouais on prend le bus dans trois minutes !
Nada Surf en un mot ?
Même le nom du groupe à deux mots !
Ok alors va pour une courte expression !
"We care"
Un grand grand merci à Daniel de Nada Surf pour l'interview, merci d'avoir pris le temps de répondre malgré le temps qui filait, sans oublier ceux grâce à qui tout ceci à été possible ce soir-là à Grenoble : merci donc, à Laurent de Labels, aux Rocktambules et à Sandrine, (organisation énorme et NICKEL !!!), à Manu qui faisait mu-muse sur les plateaux, à l'entre-pôt et au public pour la ferveur et le nombre, et enfin, bravo et toutes mes félicitations aux Nada Surf pour ce concert mémorable !
Interview co-menée par Cléa et Florence.
Photos live au Splendid de Lille, 18.12.02 ©Oli W-Fenec.org