Je ne sais plus exactement comment Ted m'a refilé le bébé, enfin le CD, mais c'était du genre : "Tu connais Titus Andronicus ? C'est du punk-rock, ça pourrait te plaire...". Alors non, le nom m'était complètement inconnu, en revanche le label, Merge Records, lui oui. Label du guitariste/chanteur de Superchunk, où on y retrouve aussi Bob Mould... plutôt gage de qualité dans mon échelle de goût perso. Je lance le premier clip trouvé sur YT et en effet c'est plutôt pas mal. Banco ! Je prends.
En me renseignant davantage sur le net, j'apprends qu'il s'agit de la toute première tragédie de Shakespeare, et certainement la plus sanglante ! Viol, trahison, folie, cannibalisme (un peu de consanguinité aussi, j'imagine), je vous épargne les détails et on va se recentrer sur le groupe formé en 2005 dans le New-Jersey, autour du leader Patrick Stickles (guitare/chant), dont The will to live est quand même le septième album !
Je ne rangerais par contre pas vraiment Titus Andronicus avec mes disques de punk-rock, si je les classais par styles musicaux. Ce que je ne fais pas, trop complexe. Là il va trouver sa place tranquille entre Thursday (emo HxC, USA) et Tokyo Adventures (power pop-punk, UK). C'est moins cohérent mais bien plus pratique pour s'y retrouver. J'aurais de toute façon été bien embêté de le classer car la découverte à l'aveugle de The will to live (permettant plus facilement de retranscrire mes impressions pour une chronique qu'une découverte à la sourd), avec son intro instru grandiloquente ("My mother is going to kill me"), son piano et ses nombreux solos omniprésents, m'évoquent à la fois l'opéra/arena rock de The Who, le hard-rock de Def Leppard et des touches de rock australien à d'autres moments. Si elles ne sont pas aussi sauvages, les guitares me font aussi parfois penser aux The Wildhearts si chers à mon ami Gui de Champi, qui à la lecture de ces mots ne manquera pas de sursauter et rentrer direct Titus Andronicus dans son lecteur de streaming pour vérifier. Et ce n'est pas l'excellent "I'm screwed" (tube !) qui va me faire mentir, ni "I can not be satisfied" qui suit, ou encore "Give me grief", "Baby crazy" ou même "We're coming back". Quand j'entends cette dernière, après "All through the night" et son refrain fédérateur, j'ai en tête des virées en centre-ville, entre potes, avec la bière qui coule à flot, limite un petit côté Dropkick Murphys à la Saint-Patrick (Stickles). Hum, réflexion faite, il y a également du punk-rock dans Titus Andronicus et le morceau "Dead meat" l'est lui à 100%. Je lui préfère pourtant, et de loin, le magique, émouvant et vicieux "An anomaly", où pendant 7 minutes, Patrick Stickles flirte avec le Diable... Il faut préciser que The will to live a été composé en réaction au décès de son proche cousin, claviériste et membre fondateur du groupe et correspond au périlleux voyage du narrateur, structuré en trois parties, allant de la peur à la foi, de la colère à l'acceptation et du chagrin à la gratitude. Tout ça dans l'espoir de retrouver la volonté de vivre et de pondre un album de rock ultime. Pari réussi, magnifié par une splendide pochette en trois volets qu'on doit à l'illustratrice Nicole Rifkin, inspirée par le peintre Néerlandais Jérôme Bosch.
Une fois celui-ci digéré, j'ai maintenant les six précédents albums du groupe à découvrir, merci Ted pour le tuyau !
Liens pour Titus Andronicus
Titus Andronicus: bandcamp
Liens Internet
- Glaz'Art : site officiel
- La Grosse Radio : le site de La Webradio Rock
- Prévention Audio : Prévention Audio